Poulaillers partagés
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Dans le cadre de leur programme sur la prévention des déchets, quelques communes ont lancé « l’adoption » de poules par les habitants. Le principe est simple : la collectivité achète des poules réservées au préalable par les habitants (deux par foyer, les poules étant très sociales) et les revend à un prix symbolique ou très bas contre la signature d’un « contrat d’adoption » afin qu’elles recyclent leurs déchets fermentescibles (qui entrent en fermentation). Cela permet des économies de traitement des déchets qui peuvent être impressionantes. En Baie de Somme par exemple, 1 400 poules ont été distribuées de 2013 à 2016, permettant des économies de traitement des déchets estimés à 5 000 euros par an. La collectivité pense avoir ainsi détourné de l’enfouissement 100 tonnes de déchets alimentaires !
Un tel projet nécessite l’implication de la municipalité pour donner l’impulsion, mais aussi plus particulièrement du service de gestion des déchets et bien sûr d’une volonté des citoyens. Un projet de poules recycleuses permet à la fois de sensibiliser les habitants à la réduction des déchets, remettre au goût du jour des pratiques qui existaient auparavant et de créer du lien dans le cas de poulaillers collectifs.
Pour fournir les poules, la municipalité peut établir un partenariat avec un ou plusieurs éleveurs de la région qui souhaitent s’impliquer dans le projet. L’adoption des poules peut se coupler avec un programme de sauvetage des poules pondeuses de l’abattoir. Les plus gros besoins logistiques seront l’enregistrement des commandes des habitants et la coordination de la distribution. Il faudra aussi penser un dispositif de traitement des contrats d’adoption et de suivi de l’opération. Enfin, pour que l’opération se déroule au mieux il faudra organiser un programme d’information et de conseil auprès des citoyens sur la gestion de leurs déchets et la manière de prendre soin d’une poule. Il est notamment préférable d’avoir un espace extérieur individuel ou partagé pour accueillir les poules et de veiller au bon usage et bon traitement des poules par les foyers adoptant.
Pour aller plus loin…
De nombreuses collectivités en France se sont saisies de ce programme comme la ville de Barsac en Gironde (150 foyers adopteurs) et la communauté de communes du Saulnois en Lorraine (125 foyers adoptant), et même au Québec.
- Un exemple du règlement des poules urbaines à Cowansville au Québec
- Article du Monde « Et si on adoptait des poules pour recycler nos déchets ? »