Coopérativisme de plateforme : pour dire non à l’ubérisation

L’économie collaborative, vous vous rappelez ? On vous en avait déjà parlé dans un précédent article : elle regroupe toutes les pratiques mettant en lien des particuliers souhaitant procéder à l’échange de biens ou de services via des plateformes numériques, que ces échanges donnent lieu à rétribution ou non…

Le problème, c’est que ce terme d’économie collaborative regroupe en fait des pratiques diamétralement opposées : d’un côté des collectifs citoyens cherchant à construire un partage qui profite réellement à tous ; de l’autre, des sociétés de capital-risque dont la démarche aboutit in fine à la création de nouveaux liens de subordination et à un précariat généralisé.

Bref : tout ce qu’on regroupe sous le néologisme bien connu d’ubérisation.

Pour contrecarrer cette tendance, certains acteurs du secteur ont commencé à poser les bases d’une approche globale de la question, prenant en compte aussi bien la dimension organisationnelle que technologique. Ce mouvement a reçu le nom de coopérativisme de plateforme.

L’essai éponyme de Trebor Scholz, récemment traduit chez FYP Éditions, résume en 10 principes fondamentaux les règles à respecter dans ce domaine.

Propriété collective des plateformes, juste rémunération et sécurité de l’emploi, transparence des données, implication des utilisateurs… En cliquant sur le lien ci-dessus, vous découvrirez comment un acteur économique a pu conduire son projet en appliquant ces différents principes à chaque étape de son développement.

D’autres exemples sont à découvrir dans cet extrait de l’ouvrage de Trebor Scholz publié par le magazine Socialter.

Bien sûr, le mouvement ne fait qu’émerger, face aux mastodontes du capitalisme dérégulé, et les villes n’ont pas fini de trembler sous la menace des Airbnb et consorts. Pourtant, certaines ont déjà commencé à prendre le taureau par les cornes, telle la municipalité de Séoul.

La question de fond que pose cet antagonisme, c’est aussi celle de la responsabilité sociale des citoyens, qu’ils soient producteurs ou consommateurs. En favorisant les structures coopératives, en s’impliquant dans celles-ci et en contribuant au développement de plateformes informatiques respectant les principes déjà évoqués, chacun de nous peut apporter sa pierre à l’édifice. Le changement de modèle ne s’effectuera sans doute pas du jour au lendemain… Mais en chemin, vous aurez fait de belles rencontres !

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