Un marché gratuit à Montreuil

Cinq ans déjà que le groupe Montreuil Récup’ Recycle a été créé sur Facebook. « Ça n’a pas décollé tout de suite, explique Carine, sa fondatrice, alias Lalouve Delapampa sur les réseaux sociaux. Il a fallu deux ans environ, et puis d’un coup, ça a vraiment explosé ! ». Le principe lui en a été inspiré par un groupe similaire existant à Bruxelles, où elle vivait précédemment. « Je venais d’arriver sur Montreuil, j’avais envie de me rendre utile à la ville et à ses habitants. J’ai pensé au bénévolat, et puis voilà… »

L’idée, à la base, c’est de permettre à tout un chacun de céder gratuitement les objets dont il n’a plus usage pour une raison ou pour une autre, ainsi que ceux qu’il aura pu repérer au hasard de ses déambulations dans la ville. À la lecture des dernières annonces publiées, on se croirait presque dans un inventaire à la Prévert : une imprimante à laquelle il manque juste ses cartouches jaune et rouge, un mégaphone trouvé près de la mairie, des couches lavables en coton, diverses pièces de mobilier, une cafetière italienne, un tapis cédé pour cause de déménagement… Intéressé ? Un message privé à l’auteur de l’annonce, on convient d’un rendez-vous et il ne reste plus qu’à passer récupérer l’objet en question.

Le succès est tel que certains participants se sont essayés à transposer l’expérience sur le terrain, dans Montreuil même. Ce marché gratuit, rebaptisé Gratiferia d’après une pratique née en Argentine il y a une dizaine d’années, s’est tenu tous les quatre-cinq mois à différents endroits dans la ville : d’abord à la FABU, la cafétéria du cinéma Le Méliès, puis plus récemment à la Maison ouverte, 17 rue Hoche, en partenariat avec l’association Bouq’ Lib.

Cette dernière édition, le dimanche 11 novembre 2018, a surpris ses organisateurs par l’ampleur qu’elle avait prise. « Je trouve qu’il y avait presque trop de monde, reconnaît Carine, j’ai l’impression que ça a tendance à modifier les comportements. » Une réflexion qui s’applique aussi au groupe Facebook, dont les administrateurs veillent à maintenir un nombre raisonnable de membres en appliquant un filtre géographique. « On veut que ça reste limité à Montreuil, et puis s’il y a trop de participants, les objets partent trop vite aussi… » La solution, suggère-t-elle, pourrait être de créer d’autres marchés gratuits à une échelle toujours plus locale. Car ces initiatives ont aussi – voire avant tout – l’intérêt de tisser toujours plus de solidarités entre habitants, loin des excès consuméristes en tout genre.

Alors si l’aventure vous tente, les organisateurs du groupe Montreuil Récup’ Recycle et de la Grafiteria seront certainement ravis de vous dispenser leurs conseils, voire de vous donner un petit coup de main au passage. Et vous pourriez même partager leur étonnement, lorsqu’au cours de la dernière édition, ils ont vu pas moins de vingt-cinq bénévoles leur offrir leur aide. Une preuve supplémentaire que le virus de l’échange non-marchand est en train de se répandre. « On nous fait plein de compliments, mais on ne sait pas quoi en faire, conclut Carine. C’est grâce aux gens qui apportent des choses, ou leur bonne volonté, que la grafiteria existe… » Quant aux affaires qui n’auraient pas trouvé preneur, elles prennent la direction de la nouvelle boutique Emmaüs Alternative située au 260 rue de Rosny à Montreuil. Bienvenu dans le monde de l’économie circulaire, ou rien ne se perd… et tout se recycle !

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