
Sharing Barcelona : pour une économie collaborative qui profite à tous
L’économie collaborative, ou sharing economy en anglais, regroupe toutes les formes de mises en relation de particuliers à particuliers échangeant des biens, des services ou des connaissances via des plateformes numériques… que cet échange donne lieu à une contrepartie monétaire ou pas ! En effet, elle inclut également des pratiques telles que le troc ou le don.
D’après les prévisions, le secteur est promis à un bel essor dans les années à venir : au niveau mondial, son chiffre d’affaires passerait de 15 milliards de dollars en 2016 à 335 milliards en 2025 ! Et avec 36 % de la population, les Français seraient ceux qui y ont le plus recours en Europe.
Mais l’économie collaborative regroupe aussi des pratiques très différentes d’un cas à l’autre, et peut donner lieu au meilleur comme au pire. Côté positif, des gains de revenus, une meilleure inclusion sociale ou la mise en place d’une économie circulaire réduisant l’impact environnemental via le partage, le recyclage ou la récupération. Versant négatif, certaines plateformes peuvent entraîner des formes de précarisation ou de concurrence déloyale, voire déstabiliser des secteurs entiers tel celui de l’habitat (hausse des loyers…)
D’où l’importance de s’emparer de la question, afin d’encadrer les pratiques et de veiller à ce que celles-ci profitent réellement à tous. C’est l’objet de la déclaration adoptée le 13 novembre 2018 à l’issue du sommet Sharing Cities de Barcelone.
La déclaration, signée par XX municipalités dans le monde, dont Montreuil… etc. en France, vise à garantir notamment :
– les droits sociaux et une juste rétribution pour tous les contributeurs de l’économie collaborative ;
– une démarche inclusive et de lutte contre les discriminations ;
– une gouvernance participative ;
– des technologies ouvertes et une transparence des données ;
– le développement de solutions locales à même de profiter aux habitants des villes concernées, dans le respect de l’espace public et des droits humains fondamentaux, dont celui au logement ;
– une attention particulière portée à la réduction des impacts environnementaux.
Cet appel concrétise la réflexion entamée lors des sommets d’Amsterdam (2016) et de New York (2017). Elle traduit la volonté des municipalités concernées de poser des règles claires, pour le bien de tous, et de veiller à leur application à travers un réseau mondial de solidarité. Une affaire à suivre et qui dépendra tout autant de la capacité des citoyens à s’en emparer !