
Partage non-marchand : un nouveau monde à découvrir
Le partage non-marchand est partout présent autour de nous. De grandes municipalités s’y intéressent à travers la planète, des initiatives citoyennes fleurissent sur le pas de votre porte… La ville de Séoul y a dédié une équipe de 100 personnes à temps complet, chargées d’accompagner les projets des habitants dans ce domaine. Des cités aussi différentes que Medellin, Toronto, Kobe, Amsterdam – ou, pour ce qui est de la France, Paris, Montreuil, Lille, Grenoble, s’y intéressent de près.
La multiplication des jardins partagés en milieu urbain est l’une des illustrations les plus visibles d’une telle approche. Mais elle n’en est que la face émergée. Des associations sans cesse plus nombreuses s’emparent de la question, installant des boutiques sans argent où s’échangent gratuitement biens et services, récupérant des légumes invendus pour organiser des disco-soupes festives et lutter contre le gaspillage alimentaire… Et que dire des développeurs informatiques unissant bénévolement leurs compétences à travers le réseau pour améliorer les logiciels libres au profit de tout un chacun ?
On s’arrêtera là pour l’instant, la liste serait longue ! Oh et puis si, un dernier constat à garder en tête : en 2014, une étude de l’économiste américain Robert Constanza a évalué à 125 000 milliards de dollars la valeur des services que nous rend gratuitement la nature, bien au-dessus du PIB mondial qui, lui, plafonne à 80 000 milliards.
La question écologique est du reste directement liée à celle de l’échange non-marchand. Réduire notre consommation globale est incontournable pour tenter de faire face à la crise environnementale. Or, pour cela, rien de mieux que la réutilisation des produits à notre disposition et la mutualisation de nos ressources. Une démarche qui présente aussi l’intérêt de tisser de nouveaux liens sociaux et de renforcer nos solidarités, notamment envers les plus démunis.
Face à la crise globale (économique, sociale, environnementale…), le partage non-marchand apparaît dès lors comme un nouveau paradigme possible, à même de construire les bases d’un vivre ensemble dans ces temps troublés.
Mais pour cela, encore faut-il identifier les conditions d’une émergence du phénomène à plus large échelle, et aider à les mettre en place. C’est ce à quoi espère contribuer l’Observatoire du Partage. Nous serons présents du 12 au 15 novembre au salon Sharing Cities de Barcelone, aux côtés de la délégation municipale de Montreuil, et vous transmettrons quelques échos de cette rencontre planétaire.lien sharing cities
Du 17 au 19 mai 2019, toujours en partenariat avec la municipalité de Montreuil, nous participerons à l’organisation des Routes du Partage qui inviteront la ville toute entière à s’initier à de telles pratiques.
Notre rôle consistera également à récolter des connaissances sur le sujet, à les mettre à votre disposition, que vous agissiez pour le compte d’une municipalité ou en tant que citoyen, et à faciliter leur mise en œuvre. Vos témoignages, conseils et retours d’expérience sont donc les bienvenus !
L’aventure ne fait que commencer, à bientôt pour la suite…
L’équipe de l’Observatoire du Partage